Trois horloges au design 1950 rythment l’heure du Joyce Hôtel la première indique celle de Paris, la deuxième marque le temps de Somewhere. La dernière, Moon, est dans la lune. Bienvenue dans le monde de Philippe Maidenberg.
Petit garçon, Philippe Maidenberg a beaucoup voyagé, entre le Brésil, les Etats-Unis, le Portugal, Israël… Depuis, ce fils de tour-opérateur considère les hôtels comme « des maisons éphémères », des lieux où le confort doit tutoyer l’intimité sans se prendre au sérieux, où l’on se sent immédiatement bien. Pour lui, l’architecture est devenue une évidence, un outil passionnel, car « elle me permet de tout faire : un bar qui ressemble à une robe, un siège en forme de selle d’équitation. Je peux faire converser design vintage, meubles sur mesure et coups de cœur décoratifs, jouer avec la lumière ». Dans l’univers de ce créatif invétéré, l’humour n’est jamais bien loin.
« Il se passe des choses bizarres dans ma tête », reconnaît-il. Bizarres ? Comprenez : élégantes et vraiment nouvelles, comme cette idée de scanner son pantalon prince-de-galles qui deviendra moquette ! Ou imaginer une banquette faite d’une succession de sièges automobiles (anglais, s’il-vous-plaît !) courant sur huit mètres de long sous la verrière de l’hôtel. C’est ce foisonnement d’idées qui lui vaut la confiance de sa clientèle. Et sa formidable faculté à concevoir un monde confortable et familier qui l’a tout naturellement amené à se spécialiser dans la rénovation hôtelière depuis 1995.
Le bilan ? Onze hôtels à Paris, des chantiers en cours de réalisation et, bien sûr, des idées d’architecture joyeuse plein la tête. Depuis novembre, au Joyce Hôtel il nous régale de son subtil mélange d’émotions croisées et d’esprit. Un bel hommage a ce quartier de Saint-Lazare, historiquement connu pour sa profusion artistique.
Dans votre travail, avez-vous des maîtres ?
« Sydney Pollack pour le spectacle et Frank Gehry pour l’architecture. Leur ouvre est pour moi une merveilleuse leçon, un cap à suivre. Ce sont aussi deux copains curieux du travail de l’autre, ils initient l’idée d’interactivité dans la création. »
Votre famille a-t-elle aidé votre parcours ?
« Certainement, consciemment ou pas. J’ai un grand-père russe, l’une de mes grands-mères est polonaise, l’autre turco-libanaise. Mon histoire est celle d’un juif errant qui s’intéresse à tout ce qu’il voit. Quant à ries frères, ils sont photographe, directeur artistique et inventeur… Imaginer, faire, c’est une histoire de famille I »
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
«J’aime beaucoup l’univers de la couture : Paco Rabanne, lssey Miyake, les années 70, Paul Smith et Jean-Paul Gaultier. Ils sont libres, en dehors de toute tendance. »
L’univers de Philippe Maidenberg
Ludique, élégant, le monde décoratif de Philippe Maidenberg est tout à la fois. Confort douillet, design et humour s’associent pour créer une ambiance unique, intersidérale.
Poétique, élégant et plein d’humour, le Joyce Hotel est un joyeux mélange de confort et d’esprit qui vient d’ouvrir dans le IXe arrondissement de Paris. Une banquette de 8m de long imaginée par l’architecte Philippe Maidenberg, composée de sièges automobiles, des carreaux de ciment anciens dans la grande verrière où l’on se retrouve pour les petits déjeuners ou pour boire un thé, un mur saturé de soliflores, un autre entièrement recouvert d’un tapis simulant le buis, des pois rouges accrochés à la façade, du design vintage, des pièces uniques créations de l’architecte… C’est un voyage autour d’une déco inventive et décontractée. Chaque chambre a son habillage d’armoire en flanelle, têtes de lit dessinées. Un subtil métissage donne de l’allure au dernier-né du groupe Astotel. Un bel hommage à Joyce, modèle du peintre Jean-Jacques Henner, et à la fantaisie XIXe du quartier Saint-Lazare.